« Comme ils respirent », un documentaire à découvrir le 18 novembre

Ils dansent comme ils respirent, ou en tout cas c’est ce que l’on tend à croire quand on les voit évoluer sur scène, glisser gracieusement comme des cygnes sur l’eau… « Ils », ce sont les danseurs professionnels de manière générale, ceux qui nous font rêver dans les ballets classiques, nous époustouflent dans les battles de hip-hop ou nous ébahissent dans des chorégraphies moderne ou contemporaine. « Ils », en particulier, ce sont 4 jeunes danseurs dont on suit l’évolution, la vie et les rêves dans Comme ils respirent, le long-métrage de Claire Patronik qui sort en salles mercredi prochain, le 18 novembre.

comme ils respirent afficheClaire Tran, Anna Chirescu, Hugo Mbeng, Louise Djabri et Claire Patronik (danseuse, réalisatrice et productrice exécutive) sont les cinq protagonistes de ce documentaire. Les cinq jeunes gens nous livrent leur vision de la danse. Claire Patronik, danseuse elle-même, a finalement décidé de se tourner vers une autre voie professionnelle, l’audiovisuel, après des années de conservatoire. Comme ils respirent est son premier documentaire en tant que réalisatrice. Les quatre danseurs qu’elle filme sont, comme elle, des anciens élèves du Conservatoire National de Paris. Mais, contrairement à elle, ils ont décidé de faire de leur passion première, la danse, leur métier.

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Avec Comme ils respirent, Claire Patronik avait pour projet de proposer un point de vue
différent sur le difficile milieu de la danse :
« Les documentaires restent trop souvent centrés sur la mythologie du petit rat ou les grandes stars de la danse. Je voulais parler à ma manière de la danse, en montrer une image différente. », explique-t-elle.
La réalisatrice a voulu également passer de l’autre côté de la caméra et a ainsi repris des cours de danse intensifs pour retrouver ses acquis. Défi supplémentaire : la mise en place d’une chorégraphie de groupe que les spectateurs pourront découvrir à la fin de ce long-métrage ; un challenge pour ses danseurs qui s’étaient perdus de vue il y a dix ans et dont les styles de danse diffèrent aujourd’hui…

Sortie dans les salles mercredi 18 novembre 2015.

Notre série d’interviews : d’anciens élèves témoignent. 6/7 : Guilhem

Sixième et avant-dernier volet de notre série d’interviews avec Guilhem Cauchois. Ce jeune artiste de 26 ans a réalisé son rêve : travailler au Cirque du Soleil. Aujourd’hui porteur dans un duo de trapèze qu’il forme avec sa partenaire Sarah Tessier rencontrée à l’Ecole Nationale de Cirque de Montréal, Guilhem est actuellement en tournée australienne avec le spectacle Totem. L’artiste globe-trotteur, ancien élève du Cirque Nomade, a pris le temps de se confier sur son expérience.

Quelle est ton histoire avec le Cirque Nomade ?

Guilhem : J’ai découvert le Cirque Nomade à l’âge de 7 ans, il y a presque 20 ans ! A l’époque, l’association s’appelait l’EACS, l’Ecole des Arts du Cirque et du Spectacle. Je fréquentais l’école une fois par semaine le mercredi après-midi. Je me souviens avoir tout de suite été séduit par l’ambiance très familiale. On peut dire que j’étais  un « gym rat », comme disent les Anglo-Saxons ! J’adorais arriver à l’école en avance ou rester un peu plus tard après les cours pour regarder les plus anciens s’entraîner, répéter des spectacles, ou juste m’amuser avec eux. Et puis j’ai grandi et progressé, et Gaël, le directeur et fondateur de l’école, a commencé à m’emmener avec lui sur des prestations. Au début, j’étais là simplement pour aider à porter le matériel, et puis, au fur et à mesure, il a commencé à me proposer des petites prestations ici et là. Une chose en entraînant une autre, ma relation avec Gaël et mes amis de l’école s’est approfondie, et le Cirque Nomade est très rapidement devenue ma deuxième famille.

srah & guilhem 1Je suis resté au Cirque Nomade jusqu’à l’âge de 20 ans puis, je suis parti poursuivre mes études de cirque au Canada. Pendant 13 ans, le Cirque Nomade, en plus d’un enseignement artistique qui m’a permis d’avoir la carrière que j’ai aujourd’hui, m’a surtout transmis des valeurs humaines, m’a aidé et soutenu à travers toutes les épreuves qu’un enfant, un adolescent et un jeune adulte peut avoir à rencontrer. La philosophie de l’école a toujours été que l’enseignement artistique visait à l’épanouissement personnel. En tant qu’artiste international aujourd’hui, je peux affirmer que c’est une chose extrêmement précieuse et rare. C’est précisément pour cette raison qu’à chaque fois que je rentre sur Boulogne, je mets un point d’honneur à venir enseigner, assister, ou donner un cours au Cirque Nomade. Même si je suis en tournée à 99% du temps, je tiens à participer à la vie de ce lieu.

A quel moment as-tu envisagé de faire de ta passion un métier ?


Guilhem :
Quand j’étais ado, je me disais que ce serait « trop cool » de devenir un artiste de cirque mais je ne voulais pas vraiment y penser. Quand je suis entré en sport-études en classe de seconde, les choses sont alors devenues un peu plus sérieuses. Mais la période où je me suis vraiment dit : « O.K, on essaie, c’est parti », c’était en terminale au moment où il fallait faire ses choix d’orientation post-bac. On peut dire que devenir artiste professionnel a toujours été un rêve, quelque chose que j’avais toujours espéré, mais c’est à ce moment-là que ma décision s’est vraiment prise.

Qu’est-ce qui t’a décidé à rejoindre la formation professionnelle du Cirque Nomade ?

Guilhem : Au moment où j’ai intégré cette formation au Cirque Nomade, cela faisait déjà dix ans que je faisais partie de l’association. C’est donc naturellement que j’ai voulu intégrer sa formation professionnelle. J’ai voulu suivre un programme sport/études afin de me perfectionner en vue de mes potentielles auditions pour les écoles supérieures. En fait, au début, j’avais surtout envie de me perfectionner tout court. Je voulais m’entraîner de façon plus sérieuse et soutenue. La formation pro offrait vraiment un enseignement particulier et c’est cela qui m’a séduit. On a eu la chance d’avoir tout le temps des intervenants extérieurs, des artistes, professeurs, etc., issus de différentes disciplines (cirque, danse, théâtre). L’ambiance était vraiment géniale !

Si tu devais retenir 3 souvenirs ou choses essentiels de ton expérience au cirque nomade, quels seraient-ils ?


Guilhem :
Tout d’abord, je me souviens d’un cours avec notre professeur d’aérien qui, un jour, a décidé qu’on ne ferait pas d’aérien, mais de l’escrime. On n’était pas vraiment emballé par cette idée ! Mais c’est là qu’il nous a dit qu’aucun apprentissage n’était superflu, et que dans ce métier « tout servait ». Ensuite, je retiens ce que Gaël a dû me répéter un milliard de fois : « un artiste doit rester humble ». Enfin, je retiens que le spectacle est certes notre métier mais que l’on doit toujours le faire avec passion.

Suite à ta formation au Cirque Nomade, tu as tenté et réussi le concours d’entrée à l’École Nationale dE Cirque de Montréal : comment s’est passé ta rencontre avec ta partenaire Sarah ?


srah & guilhemGuilhem :
Quand j’ai auditionné à l’Ecole Nationale de Cirque de Montréal, je me suis présenté en solo, mais j’étais ouvert à la pratique d’une discipline en duo. J’avais en effet eu la chance durant ma formation au Cirque Nomade de toucher à plusieurs disciplines de groupe et je voulais me diriger vers ce type d’acrobatie. Ma partenaire actuelle, Sarah, venait d’effectuer une année de formation préparatoire à Montréal et cherchait un partenaire de trapèze. Le dernier jour des auditions, l’école nous a fait essayer le trapèze ensemble et je présume qu’ils ont dû déceler notre potentiel ! Un mois et demi plus tard, je recevais un e-mail m’annonçant que j’étais reçu au programme en temps que spécialiste du trapèze duo avec Sarah.

Médaillé d’or au Festival Mondial du Cirque de Demain en 2013, tout comme ton ancien camarade Michaël(LIRE SON INTERVIEW ICI), tu travailles aujourd’hui au Cirque du Soleil sur le spectacle Totem : peut-on dire que tu as concrétisé deux rêves de gosse ?

Guilhem : Oui, c’est sûr que j’ai réalisé deux, et même trois rêves de gosse ! C’est un grand honneur et une grande chance que j’ai de jouer sur la scène du Cirque du Soleil tous les jours ! De même pour le Festival Mondial : Gaël nous emmenait chaque année voir le festival et c’était toujours un événement très électrisant pour nous ! Donc d’avoir eu l’opportunité de jouer sur cette scène mythique, avec Michaël, et en plus, de remporter à ses côtés une médaille d’or a été un moment que je n’oublierai jamais…

Que peut-on te souhaiter de plus pour la suite de ta carrière ? As-tu d’autres projets à venir ?

Guilhem : J’ai deux autres projets en cours. Le premier n’a rien à voir avec le cirque, puisque je viens d’ouvrir « L’Epicurianu », un bar à vin et à tapas corse rue de la Folie Méricourt, à Paris. De passage à Paris le mois dernier, j’ai pu participer à son inauguration le 29 mai. Nous sommes 4 à la tête de ce projet, dont un ami d’enfance de Boulogne et son père. C’est un projet très excitant car cela n’a rien à voir avec le milieu du spectacle, même s’il est vrai que la cuisine est une forme d’art et qu’il y a aussi un rapport avec un « public ». Par ailleurs, je travaille depuis un an déjà sur un autre projet artistique et nous ouvrirons avec un de mes amis et collègue notre propre société de production d’ici quelques semaines. Nous avons déjà deux commandes pour des performances qui auront lieu en août 2016 et août 2017. Je ne veux pas en dire trop mais je passe la plupart de mon temps libre à travailler sur ce projet qui implique des artistes japonais ! Je fais énormément de choses en même temps et j’ai donc peu de temps libre mais je suis passionné par ce que je fais. J’ai choisi d’être un artiste professionnel et je l’assume pleinement !

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Un conseil pour nos futurs candidats à la formation pro ?

Guilhem : Soyez ouverts et disponibles. Il n’existe pas une seule route à suivre pour devenir un artiste. Vous avez sûrement des attentes et une idée préconçue de ce qu’il faut apprendre pour devenir un artiste de cirque mais d’après mon expérience et les rencontres exceptionnelles que j’ai pu faire avec des artistes non moins exceptionnels, je peux vous dire que vous avez chacun votre propre apprentissage à faire. Et justement, il y un détail important auquel le Cirque Nomade porte une grande attention : c’est de respecter le caractère unique de chaque étudiant…

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Pour en savoir plus…

Notre série d’interviews : d’anciens élèves témoignent. 2/7 : Michaël

Nous poursuivons notre série d’interviews d’anciens élèves de notre formation professionnelle avec le témoignage de Michaël Hottier. L’acrobate de 23 ans a fait des anneaux chinois sa spécialité et évolue aujourd’hui en trio avec deux acolytes – une Américaine et un Espagnol – rencontrés à l’ESAC (l’Ecole Supérieure des Arts du Cirque), à Bruxelles. Le trio, lauréat d’une médaille d’or au Festival Mondial du Cirque de Demain en 2013 et auréolé de plusieurs récompenses dont le prix du public sera présent au Festival du cirque de Moscou en septembre prochain. En parallèle, le trio fait partie d’un collectif en devenir. Michaël et ses partenaires Maya et Ian sont en effet au cœur d’une troupe en création qu’ils forment avec d’autres artistes internationaux, dont un ancien camarade du Cirque Nomade !

Peux-tu nous parler de ton actualité, de tes projets en cours et/ou à venir ?
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© Pablo Wünch Blanco

Michaël : Depuis ma sortie d’école, mes engagements sont principalement avec « Trio Anneaux ». « Trio Anneaux » est un collectif constitué de mes deux partenaires (Maya Kesselman et Ian Vazquez Lopez) et moi-même. Nous avons passé trois ans de formation ensemble à l’Ecole Supérieure des Arts du Cirque de Bruxelles (ESAC) et en sommes sortis en 2012 avec un numéro dans la discipline des anneaux chinois (hoop diving). Je travaille donc beaucoup avec ce numéro, et variations de ce numéro, pour des contrats très différents : galas, événements, cabarets, tournées. Et donc, je travaille aussi avec des compagnies différentes. En parallèle, nous développons un groupe de 7 acrobates constitué de mes deux partenaires de « Trio Anneaux » et moi-même, d’Aurélien Oudot – un ancien du Cirque Nomade également – et de trois autres acrobates, des Américains formés à l’école de Montréal. Ce collectif s’appelle « Back Pocket » et notre but à long terme est de créer notre propre spectacle. En attendant, « Back Pocket » fera partie de la nouvelle création du Cirque du Soleil qui verra sa première en 2016. Nous partons tous les 7 à Montréal en septembre prochain pour travailler sur ce nouveau spectacle.

A quel âge as-tu commencé le cirque ?

Michaël : J’ai commencé le cirque à 10 ans en apprenant à jongler tout seul parce que ma mère m’avait offert 3 balles de jonglage. Cela m’a plu et j’ai continué.

Comment as-tu découvert le Cirque Nomade ?

Michaël : A vrai dire, cela m’a tellement plu que j’ai eu envie d’en faire plus et j’ai notamment commencé à découvrir le cirque via des stages d’été et durant les vacances scolaires. J’ai donc découvert le Cirque Nomade ainsi, à travers des stages, vers l’âge de 11 ans.

A quel moment as-tu envisagé de devenir professionnel et pourquoi avoir rejoint la formation professionnelle du Cirque Nomade ?

Michaël : Je me suis entraîné de plus en plus avec le Cirque Nomade, en prenant des cours, en participant à beaucoup de stages et à de nombreux spectacles. Au fil du temps, cela me plaisait de plus en plus. Je suis donc très naturellement entré en cycle sport/étude au Lycée Jean de La Fontaine en suivant, en parallèle, la formation professionnelle du Cirque Nomade, en 3 ans. Je ne saurais pas vraiment dire à quel moment j’ai décidé de faire du cirque mon métier car jusqu’en terminale j’ai hésité à continuer les sciences. Cela s’est fait naturellement car je pense que cela a toujours été une option quelque part dans ma tête…

Quels souvenirs gardes-tu de cette formation ?
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© Pablo Wünch Blanco

Michaël : La formation professionnelle m’a apporté beaucoup. D’une part, j’ai vécu 3 excellentes années de lycée, beaucoup plus variées et enrichissantes, à mon sens, que les si j’avais été dans une classe qui n’était pas en sport/étude. Cela signifiait plus de travail aussi, mais cela ne m’a pas pesé du tout. J’ai ensuite beaucoup progressé au cours de cette formation et j’y ai appris la plupart des éléments qui m’ont permis d’intégrer une école supérieure. Je remercie tous les professeurs pour cela. J’y ai aussi rencontré des gens qui font maintenant partie de mes plus proches amis et qui sont, pour beaucoup, devenus aussi des artistes professionnels. Nous avons grandi et progressé ensemble et je suis très heureux d’avoir pu créer de tels liens dans ces conditions.

Après cette formation au cirque nomade, tu t’es orienté vers l’ESAC, à Bruxelles : pourquoi ce choix ?

Michaël : Mon projet était de continuer à m’entraîner une année de plus pour ensuite me présenter aux concours des écoles supérieures de cirque qui s’étendent de mars à début juillet. Ma dernière épreuve du bac s’est terminée fin juin et le seul concours encore possible pour cette année-là était celui de l’ESAC à Bruxelles. J’ai donc décidé de tenter ce concours, plus pour l’expérience que cela représentait que par réelle conviction d’être pris, à vrai dire. Mais en fait, j’ai été pris ! On peut donc dire que c’est un peu un hasard si je suis allé à l’ESAC, mais maintenant, avec le recul et une meilleure connaissance du réseau des écoles supérieures de cirque, je pense que c’est l’école qui me correspondait le mieux.

Aujourd’hui, tu évolues avec deux partenaires dans une discipline assez peu répandue finalement : comment s’est formé ce trio ?
© Pablo Wünch Blanco

© Pablo Wünch Blanco

Michaël : Le trio s’est formé aux sélections, c’est là que j’ai rencontré mes deux partenaires actuels. Aucun de nous trois n’avait l’intention d’intégrer l’école dans la discipline des anneaux chinois : l’idée est venue d’une enseignante, Lin Mei, qui est devenue notre enseignante principale durant les trois années de formation à l’école. Elle a été formée en Chine et connaissait donc les anneaux chinois qui est originellement une discipline traditionnelle de son pays. Elle souhaitait constituer un groupe dans l’école depuis quelques années et a finalement trouvé en nous trois un potentiel qui lui plaisait. Nous avons bien sûr appris les mouvements acrobatiques classiques, mais avons aussi passé beaucoup de temps à renouveler la discipline et à nous l’approprier.

Un conseil pour nos futurs candidats à la formation professionnelle ?

Michaël :Avec le recul, je peux dire que les années d’école préparatoire sont déterminantes. Je souhaite donc à tous ceux qui sont intéressés par le cirque d’y entrer et d’y consacrer beaucoup de travail. Mais ce que je peux affirmer aussi, c’est que si l’envie et la passion sont là, donner le meilleur de soi-même se fait de manière naturelle. Moi-même, je n’ai jamais vraiment décidé quoi que ce soit par rapport au cirque, je me suis laissé aller vers ce dont j’avais envie et cela m’a amené à être un artiste professionnel au terme de beaucoup de travail, bien sûr, mais également de beaucoup de plaisir… Donc pas de stress !

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Pour en savoir plus…

Découvrez le collectif « Back Pocket » sur leur page Facebook !

Notre série d’interviews : d’anciens élèves témoignent. 1/7 : Jean-Baptiste

Le printemps est là, la fin de la saison scolaire et des activités approche et l’été se profile avec, pour certains, la question fatidique : quelle voie choisir pour la rentrée ? Les passionnés de cirque et d’art vivant parmi vous s’orientent peut-être vers une formation en sport-études, version cirque, vers une formation préparatoire ou bien tentent les concours d’entrée aux écoles de cirque…

A l’approche de cette fin de saison, nous vous proposons de découvrir, sur notre blog, une série d’interviews d’anciens élèves devenus des artistes de cirque professionnels. Vous pouvez en retrouver certains sur notre vidéo de présentation de la formation professionnelle : « ce que les anciens en disent… ». Jongleurs, acrobates ou artistes aériens, ils témoignent de leur parcours.

Nous commençons cette série avec Jean-Baptiste Diot, ancien élève de nos cours loisirs puis de notre formation professionnelle. A bientôt 26 ans, ce jongleur polyvalent fraîchement diplômé de l’Académie Fratellini, travaille aujourd’hui avec une compagnie professionnelle, a créé un spectacle jeune public, intitulé Aller Simple, avec un des anciens apprentis de sa promo et joue également deux numéros en solo. Il revient sur la naissance d’une vocation et sur ses premiers pas dans l’univers du cirque …

Peux-tu nous parler de ton actualité, De tes projets en cours et/ou à venir ?

© Dimitri Foucault Photography

Jean-Baptiste : Actuellement, je travaille avec la compagnie de jonglerie « Les Objets Volants » basée à Reims. J’y joue un solo d’une heure intitulé « Zone 51 » et nous avons également deux créations en cours pour les prochaines années. Je joue aussi deux numéros de jonglerie en solo de manière occasionnelle dans le cadre d’événementiels ou pour des soirées cabaret. Je continue, en parallèle, à chercher de nouvelles pistes dans ce qui me passionne, à savoir l’interprétation musicale et chorégraphique de la jonglerie.
                                                                                                                                                                                                                                                                   

Comment as-tu découvert le cirque ?

Jean-Baptiste : Par la jonglerie ! En réalité, j’ai appris à jongler, ma mère a trouvé que cela valait le coup de me pousser dans ce domaine, alors elle m’a inscrit à l’Ecole des arts de la Piste, le Cirque Nomade.

Pourquoi le jonglage, en l’occurrence ?

Jean-Baptiste : Parce que le jonglage, c’est cool !!! Plus sérieusement, je suis convaincu de ne pas avoir choisi le jonglage, cette discipline s’est imposée toute seule. J’ai essayé, j’ai accroché et j’ai continué. C’est une discipline assez addictive, on peut le dire ! J’aime l’aspect « infini » que présente le jonglage. On peut l’utiliser de tellement de manières différentes ! Je crois que l’abstraction liée à cette discipline stimule plus mon imaginaire que n’importe quelle autre spécialité circassienne.

Quelle est ton histoire avec le Cirque Nomade ?

Jean-Baptiste : Je n’étais pas un garçon très passionné ni très sportif ou doté de « prédispositions artistiques », alors mes parents ont décidé de m’initier à toute sorte d’activités dans l’espoir de trouver un jour celle qui me plairait vraiment. J’abandonnais tout très vite, puis un jour je me suis enfermé dans ma chambre tout un après-midi et j’ai trouvé dans un livre un tutoriel de jonglerie. Quatre heures plus tard, je sortais de ma chambre en sachant jongler à trois balles. Ma mère a insisté pour que je m’inscrive dans une école de cirque mais j’étais difficile à convaincre ! Elle voulait tellement m’y encourager qu’elle y est allée au bluff : pour me persuader, elle a rempli un faux dossier d’inscription en disant qu’elle s’inscrivait elle aussi mais en spécialité clown ! Alors, j’ai dit oui et j’ai rejoint le Cirque Nomade. Cette inscription a donné lieu à une réaction en chaîne: d’abord, je prenais un cours par semaine, puis deux, jusqu’au jour où j’ai vraiment compris que le jonglage, c’était ça, « mon truc »…

A quel moment as-tu envisagé de faire de ta passion un métier ?

Jean-Baptiste : Vers mes 15-16 ans, je pense… Cela n’a pas été un déclic mais ça s’est confirmé de plus en plus d’année en année. Je me suis simplement demandé ce qui me rendrait heureux, ce pour quoi je me lèverais le matin…

Qu’est-ce qui t’a décidé à rejoindre la formation professionnelle du Cirque Nomade ?

Jean-Baptiste : Lorsque je suis arrivé en 4ème j’étais en difficulté scolaire et ma mère a eu la bonne idée de me placer en horaire aménagé cirque. Nous nous sommes rapprochés du Cirque Nomade pour leur demander de me prendre tous les après-midi. Gaël Massot, le directeur, a tout de suite accepté et, en parallèle, est née la volonté de développer une vraie formation professionnelle dont j’ai fait partie.

Quels souvenirs en gardes-tu ?

© Dimitri Foucault Photography

Jean-Baptiste : C’était une formation complète. L’avantage que nous avions était que les cours étaient dispensés par des artistes professionnels en activité. Donc, non seulement l’apport pédagogique était de qualité, mais l’échange avec ces personnes nous a donné un vrai aperçu de ce qu’est le métier d’artiste de cirque, et je pense que cela a été un vrai plus pour toutes les personnes qui ont suivi cette formation. Et, en plus de cela, nous évoluions dans une bonne ambiance et au cœur d’un esprit associatif.                                                                                

Quel a été ton parcours une fois sorti de la formation pro du Cirque Nomade ?

Jean-Baptiste : Une fois sorti de la formation et avec mon bac en poche, je suis allé deux ans au studio de création Italo Medini à Fontenay-sous-Bois, pour approfondir mes connaissances en jonglerie. J’ai créé un numéro avec lequel j’ai tourné un an avant de m’apercevoir que je voulais et devais encore apprendre;  j’ai alors décidé de tenter les concours d’écoles supérieures de cirque. Au terme de ces auditions, j’ai intégré l’Académie Fratellini à Saint-Denis dont je suis sorti diplômé l’année dernière après trois années d’apprentissage.

Un conseil pour nos futurs candidats à la formation pro ?

Jean-Baptiste : Socrate disait : « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ». Profiter d’un apprentissage c’est en somme accepter de venir en ne sachant rien. Et cela quel que soit son niveau au départ. On en ressort toujours plus nourri. Soyez rigoureux, sensibles et ouverts… Le cirque, c’est de l’art, mais qui requiert néanmoins d’être un athlète de haut niveau. Soyez donc prêts à avoir mal au corps et à la tête ! Mais, aussi masochiste que cela puisse paraître, le bonheur que j’en ai retiré n’a eu, pour ma part, aucun égal …

Jean-baptiste Diot – ball juggling act from Jean-Baptiste Diot on Vimeo.

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Pour en savoir plus...

Tous aux Rencontres Régionales ce week-end !

Ce week-end, rendez-vous avec 8 de nos élèves ados aux rencontres FREC Ile-de-France à l’école Cherche-Trouve (95) !

Affiche Rencontres FREC 2015Membre de la FREC (fédération régionale des écoles de cirque) Ile-de-France et de la FFEC (fédération française des écoles de cirque), le Cirque Nomade a à cœur de transmettre sa passion du cirque à tous. Curiosité, dépassement de soi, solidarité, plaisir, sont autant de valeur qu’il nous est important de partager, notamment avec les plus jeunes. Les fédérations régionales et nationale des écoles de cirque regroupent ainsi des écoles de cirque consœurs qui, comme la nôtre, ont vocation à initier tous les publics aux arts de la piste, mais aussi à proposer une résidence aux artistes de cirque venus de l’extérieur ou à se faire lieu de pratique amateure, voire, comme c’est notre cas, à proposer une formation professionnelle dans une optique de perfectionnement et/ou de professionnalisation.

Chaque année, les rencontres régionales des différentes FREC du territoire français offrent l’occasion pour les élèves des différentes écoles fédérées de se rencontrer, d’échanger, de partager ensemble des moments conviviaux autour d’ateliers de cirque et de jeux, mais sont aussi l’occasion de partager des moments de vie quotidienne, comme les repas ou l’hébergement le temps d’un week-end.

Cette année, en région parisienne, c’est l’école de cirque Cherche-Trouve, située sur la base de loisirs de Cergy, dans le Val d’Oise, qui organise les rencontres régionales de la FREC Ile-de-France. Le Cirque Nomade sera de la partie et y emmènera 8 jeunes élèves de ses cours ados ! Au programme : un week-end fort en émotions avec, à la clé samedi soir, deux spectacles. Tout d’abord, un plateau régional de sélections de numéros qui offrira peut-être à nos élèves la possibilité de représenter le Cirque Nomade lors des prochaines rencontres nationales des écoles de cirque française !

Marie sur sa corde… © Coralie Daudin

La soirée de samedi se terminera par une piste ouverte avec des anciens élèves des écoles de cirque présentes. De notre côté, Marie, ancienne élève de notre formation pro et professeur dans certains de nos cours, présentera son numéro de corde lisse.

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Jean-Baptiste et ses anneaux… © Coralie Daudin

Jean-Baptiste, ancien élève de la formation professionnelle également et fraîchement diplômé de l’Académie Fratellini, proposera,  quant à lui, un numéro de jonglage aux anneaux…

Dimanche, place aux jeux du cirque pendant que les adultes représentant les écoles membres de la FREC assisteront à leur assemblée générale. Et pour finir ce week-end sur une note artistique, une compagnie invitée jouera une petite forme devant nos circassiens en herbe qui auront, ensuite, tout le loisir d’échanger avec eux et de leur poser leurs questions.

Venez donc nous rencontrer, encourager nos jeunes et profiter de deux beaux spectacles le temps d’un week-end sur la base de loisirs de Cergy ! Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter.

Tarifs des spectacles : 3 € chacun
Accès au parking de la base de loisirs : 5 €
Restauration légère sur place